Inflation, augmentation des prix, hausse des taux d’intérêt, baisse du pouvoir d’achat…Malgré la situation économique actuelle, les Français ont toujours envie d’investir dans la pierre en 2023. Cependant, selon un sondage Opinion Way et pour 73% d’entre eux, les taux de crédits du moment remettent en cause leurs projets immobiliers. C’’est d’autant plus vrai pour les primo-accédants, frileux à l’idée de se lancer dans leur premier achat alors que l’inflation est au plus haut. Mais investir dans l’immobilier reste le premier choix d’investissement dans l’Hexagone. Alors que pouvons-nous dire de l’envie d’immobilier des Français face à l’inflation ?
Pourquoi les Français freinent leurs projets immobiliers pour 2023 ?
Le contexte économique incertain et fluctuant est la première raison pour laquelle les Français remettent leurs projets immobiliers à plus tard. En effet, face à l’inflation, à la hausse des prix et à la baisse du pouvoir d’achat, il leur est plus difficile de se projeter quant à l’achat d’un appartement ou d’une maison. Les éléments extérieurs ont donc un impact sur leur prise de décision.
La deuxième raison qui freine les achats immobiliers des Français, c’est bien évidemment les prix de l’immobilier qui sont actuellement trop élevés. Pour un budget donné, ils doivent revoir leurs critères à la baisse et sacrifier notamment de la surface ou la localisation du bien.
La troisième raison qui conduit à cette situation, c’est la hausse des taux de crédit. En effet, l’année 2022 s’est terminée avec des taux de crédit qui ont plus que doublé en un an et un taux d’usure qui n’a pas suivi. L’Observatoire crédit logement (CSA) avait alors constaté une chute de 36,4 % des crédits immobiliers accordés entre septembre et novembre 2022 par rapport à la même période en 2021. La Banque de France avait quant à elle constaté une baisse de l’ordre de 25%. Conséquence : les emprunteurs ont differé leur s projets ou n’osaient pas se lancer, de peur de voir leur demande de prêt immobilier refusée. Une tendance qui se confirme en 2023.
Enfin, la dernière raison qui empêche les Français de se lancer dans l’achat d’un bien immobilier, c’est l’augmentation des prix des matériaux pour la construction d’un logement.
Pourtant, 1 Français sur 6 déclare avoir un projet immobilier
1 Français sur 6 affirme avoir un projet immobilier cette année. Un pourcentage qui reste stable comparativement aux autres années. C’’est d’autant plus vrai pour les moins de 35 ans. Si l’on va du côté de l’Ile-de-France, l’envie de se lancer dans l’achat d’un bien immobilier a chuté. Ainsi, les Franciliens étaient 20% à déclarer vouloir investir dans la pierre début 2022, ils ne sont plus que 12% aujourd’hui. Comparativement à la moyenne nationale qui est de 16%, les Franciliens ont donc moins envie d’investir dans l’immobilier que leurs compatriotes en Province. Il y’a donc bel et bien un attrait pour la pierre, teintée d’une certaine frilosité et retenue face au contexte global du moment.
Par ailleurs, 39% des Français estiment toujours qu’un achat immobilier reste la meilleure façon d’investir son argent. Ils voient aussi l’investissement locatif comme le placement le plus rentable en 2023 comparativement à d’autres produits financiers disponibles sur le marché.
Les primo-accédants en pause
Les primo-accédants mettent leurs projets immobiliers en pause, contrairement aux années précédentes. En effet, avant la crise économique actuelle, ils étaient beaucoup plus enclins à se lancer dans l’achat de leur premier bien que maintenant. Ils étaient 44% à déclarer vouloir devenir propriétaire en début d’année dernières contre 33% aujourd’hui.
La remontée des taux de crédit y est pour beaucoup. En sachant que tous n’ont pas un apport suffisant pour se lancer dans ce projet, ils préfèrent remettre leurs envies d’immobilier à plus tard. Cependant, ceux qui souhaitent tout de même à acheter un bien immobilier cette année se tournent vers des biens neufs qui leurs permettent d’acquérir un bien sans travaux et d’obtenir des avantages fiscaux, mais aussi des frais de notaire réduits.
Les investisseurs ont le vent en poupe
Contrairement aux primo-accédants qui sont beaucoup plus frileux à l’idée d’acheter un bien immobilier à l’heure actuelle, les investisseurs sont de retour et ont bien l’intention d’investir dans la pierre cette année. Considéré comme une valeur refuge, la pierre a bonne réputation et permet de diversifier son patrimoine et de s’assurer une forme de sécurité.
Les Français souhaitent donc faire de l’investissement locatif, ce qui est bien plus rentable qu’un Livret A ou un PEL. Ainsi, investir dans l’immobilier est une bonne manière de protéger son épargne et de développer son patrimoine selon les futurs investisseurs.
L’inflation va-t-elle renforcer l’envie d’ailleurs des Français ?
Il ne serait pas étonnant que les Français aient envie d’ailleurs face à l’inflation. Nous avons déjà pu l’observer en 2020 et 2021 suite aux nombreux confinements que nous avons vécus. La hausse des taux de crédit entraîne mécaniquement une capacité d’achat amoindrie. Il reste donc deux solutions : attendre la baisse des prix ou bien déménager vers des régions où les prix de l’immobilier sont moins chers. Avec l’intégration du télétravail dans le paysage professionnel, les Français qui ont cette flexibilité peuvent envisager d’aller s’installer hors des grandes villes tout en y travaillant.
Pour les urbains, l’envie d’ailleurs demeure forte. Cependant, les prix hors des métropoles ont considérablement augmenté dans certaines villes de province, suite à la hausse de la demande ces deux dernières années et l’afflux des acheteurs venant des grandes villes. Des prix trop élevés pour les locaux mais aussi pour les urbains qui veulent acheter au juste prix. De ce fait, une baisse des prix a déjà commencé à s’amorcer pour rétablir l’équilibre. Le phénomène que nous avons pu observer ces deux dernières années pourraient bien se reproduire si une diminution des prix nette et franche se produit dans les mois à venir.
Pour résumer, dans le contexte actuel et à l’instant T, beaucoup de projets immobiliers pourraient être différés. Mais il faut attendre les prochaines mesures prises par la Banque de France et les banques pour avoir une meilleure visibilité sur ce qui pourrait se passer sur le marché de l’immobilier en 2023.
